Médecin de rééducation, responsable médical de SESSAD – Poitiers
Juin 2008
Essayer de mesurer la réussite d'un projet personnalisé de scolarisation n'est pas chose aisée face à la multiplicité des intervenants !
Cependant cette tentative d'évaluation est nécessaire. Elle repose sur l'analyse :
- des capacités de l'enfant, ce qui intéresse :
- des capacités de l'école à accueillir un enfant handicapé, un enfant différent. Pour en rendre compte il faut s'interroger sur :- l'expérience antérieure d'intégration de l'enseignant mais aussi du groupe scolaire
- la cohérence du projet pour l'école dans son ensemble, incluant la pérennisation du projet de classe en classe
- des aides éventuelles déjà mises en place, AVS, matériels, intra scolaires (Rased) ou périscolaires (rééducateurs, médecins, services de soins, travailleurs sociaux et familiaux...). S'ils existent, sont-ils coordonnés ?
- les capacités des parents en termes :
- d'individuation de l'enfant
- de perception du handicap : faire avec...
- de relations avec l'école
La mesure OBJECTIVE des capacités de l'enfant revêt une importance primordiale. En termes d'apprentissage, écarter ou affirmer la déficience, établir un profil cognitif précis en cas de DYS, poser un diagnostic permet :
- d'expliquer aux acteurs, et à l'enfant lui-même, la pathologie et ses probables conséquences
- de mettre en œuvre un projet réellement personnalisé, précis, explicité, et si possible anticipé avant que les conséquences ne soient majeures. La cohérence du projet dépendra de l'adhésion et de la collaboration de tous ces mêmes acteurs au projet et ceci, dans la durée.
La question de l'accueil en milieu scolaire ordinaire d'un enfant handicapé, d'un enfant différent pose fondamentalement la question : que va-t-on faire à l'école ?
La situation de souffrance ou de non-souffrance en classe dépend pour une grande part de la réponse à cette question.
L'intégration de tous les enfants handicapés, de tous les enfants différents à l'école ordinaire, le concept même « d'inclusion » interroge l'école sur ses fondements :
o L'école est-elle prête à accueillir des enfants qui ne seront jamais réellement socialisés, n’accédant pas au « statut d’élève » ? Les autres enfants, les parents de ces mêmes enfants, y sont-ils également prêts ?
Quand les difficultés d'apprentissages, quelle qu'en soit la cause, sont telles que les écarts se creusent, l’école d'aujourd'hui est-elle à même d’accueillir un enfant pour les seuls apprentissages à sa portée, des acquisitions visant l'autonomie dans la vie quotidienne, enrichir sa culture générale… ? Au-delà, quel sens peut bien avoir ce type « d’inclusion », dans l'école élitiste d'aujourd'hui ?
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Le Docteur POUHET tient une Consultation du Handicap Neuro-moteur de l’Enfant au CHU de Poitiers et anime des conférences et formations sur les DYS, en particulier les dyspraxies de l’enfant.Bibliographie proposée par le Docteur POUHET :
MAZEAU Michèle : MASSON.
- Déficits visuo-spatiaux et dyspraxies de l’enfant. 1995
- Dysphasie, troubles mnésiques, syndrome frontal chez l’enfant.1997
- Conduite du bilan neuropsychologique chez l’enfant. 2003
- Neuropsychologie et troubles des apprentissages. 2005
- L’intelligence de l’enfant. Coordonné par M. Fournier et R. Lécuyer. Editions Sciences Humaines. 2006.
- Le cerveau et la pensée. Coordonné par J.F. Dortier. Editions Sciences Humaines. 2003.
- F. LUSSIER, J. FLESSAS. Neuropsychologie de l’enfant. DUNOD 2005
- O. REVOL. "Même pas grave !". JC LATTES. Octobre 2006
- S. DEHAENE. La bosse des maths. O. JACOB. 1997
- S. DEHAENE. Les neurones de la lecture. O. JACOB. 2007
- P. DESSUS et E. GENTAZ. Apprentissages et enseignement. DUNOD. 2006
- J. SIAUD-FACCHIN. Aider l’enfant en difficulté scolaire. O. JACOB. 2006.
- La revue ANAE : Approche Neuropsychologique des Apprentissages chez l’Enfant.--> www.anae-revue.com
- Parents pour connaître vos droits, instruire et défendre un dossier :
- J.M. GILLIG. Mon enfant aussi va à l’école. Edition Erès. 2007
