Juin 2008
Professeur Formateur à l’INS HEA de Suresnes(Institut National Supérieur pour les Handicaps et les Enseignements Adaptés)
Il y a environ une vingtaine d’années, on ne parlait pas de « scolarisation » pour ces enfants. On commençait seulement à faire la preuve qu’une éducation était possible si on mettait en œuvre des stratégies adaptées. Quand on disait « autisme » on pensait « maladie mentale », « trouble psychiatrique » et par conséquent « soin en priorité » dans des institutions sanitaires. A l’époque on considérait qu’il fallait les « soigner d’abord » avant de songer à les éduquer. Quand ils iront mieux, disait-on alors, on pourra songer à les éduquer car ils en manifesteront naturellement le désir. C’était alors un dialogue de sourds avec ceux qui, se recommandant d’Eric Schopler, le créateur du TEACCH, commençaient à dire : il faut tout de suite les éduquer, sans attendre. Le meilleur traitement qu’on puisse leur proposer c’est l’éducation.
Il existe aujourd’hui tout un contexte très porteur avec de nouveaux textes législatifs (Loi du 11 février 2005) qui prônent une obligation de scolarisation (et pas seulement d’éducation) pour tous les enfants handicapés. Mais pour la population qui nous occupe, il y a pourtant bien un nouveau défi à relever : faire la preuve que tous ces enfants sont effectivement scolarisables, quelle que soit la lourdeur de leur handicap, pas seulement les plus performants ou ceux dont les parents se battent pour qu’ils soient scolarisés en milieu ordinaire… Ainsi en dépit de leur différence, de leur fonctionnement particulier qui les rend parfois si étranges ou étrangers, il s’agit désormais de les considérer comme des « élèves », comme des « apprenants » et pas seulement comme des enfants que l’on met parmi les autres pour qu’ils se « socialisent »…
Ce que j’essaierai de montrer, c’est ce que supposent la conception et la mise en œuvre de ce qu’on appelle aujourd’hui le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) pour ces élèves. Je développerai un certain nombre de conditions qui me semblent incontournables si l’on souhaite mettre en place « une scolarité effective » et non ce que le Conseil Consultatif National d’éthique (CCNE) appelle « une scolarité fictive » dans son dernier rapport (2007). Six conditions seront définies pour la conception et la mise en œuvre de ce PPS :
1. Comprendre le fonctionnement particulier de ces élèves
2. S’engager dans un partenariat avec les parents et les autres professionnels
3. Déterminer le temps consacré à la scolarisation
4. S’appuyer sur des savoir-faire spécifiques qui ont fait leurs preuves
5. Observer les élèves et les évaluer régulièrement
6. Développer la recherche pédagogique disciplinaire
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Films et documents proposés par Christine PHILIP
- Vidéos concernant la scolarisation des élèves avec autisme réalisées au fil du temps dans les différents contextes :
- « Un environnement adapté à l’autisme » (1994)
- « C’est mieux qu’ils soient dans notre école »
- « Moments pédagogiques en CLIS »
- « Moments pédagogiques en UPI »
- « La scolarisation accompagnée en maternelle d’un enfant avec autisme » (2004)
- « Etre autiste et apprendre au collège » (INS HEA, ex CNEFEI, 2006)
- Les Actes du colloque réalisé en collaboration avec l’association Léa pour Samy sur la scolarisation des élèves avec autisme en octobre 2005
- Les Actes du colloque réalisé sur le même sujet le 29 novembre 2006 à l’INS HEA (à paraître)
Ces documents peuvent être commandés à l’INS HEA, 58-60 avenue des Landes, 92150 SURESNES et la liste complète des publications peut être consultée sur le site : www.inshea.fr
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