« Enfants bolides », « enfants toupies » : une autre lecture de l’hyperactivité enfantine

Raymond BÉNÉVENT

Rencontres 2010

Docteur en philosophie
Professeur agrégé à l'IUFM d'Alsace - Université de Strasbourg

Face aux enfants agités, turbulents, ne tenant pas en place, n’entrant pas dans les apprentissages ou les abandonnant à très court terme, l’idéologie comportementaliste contemporaine propose un soi-disant concept diagnostique, « l’hyperactivité », un protocole de détection, le « questionnaire de Conners », une réponse ou en tout cas un champ de réponses quasi exclusif : le médicament. A chaque moment de cette procédure, est évacué le « sens » du symptôme, parce que le concept de symptôme en tant que renvoi à un quelconque sens a d’abord été, par principe, détruit.
Dès 1994 pourtant, Francis Imbert, dans « Médiations, institutions et loi dans la classe », identifiait conceptuellement et concrètement la problématique des « enfants bolides ». A sa suite, et nous fondant sur notre longue expérience d’écoute d’enseignants dans la cadre du « Balint enseignant », nous avons mis à jour celle des « enfants toupies », dont les linéaments ont été posés dans notre intervention au dernier congrès de l’AFPEN à Clermont-Ferrand sous le titre : « La temporalité folle de l’enfant bolide ».
Nous ouvrons dans cette communication ce chantier de recherches, qui offre d’autres perspectives de réponse que l’enfermement précoce de l’enfant dans une identité définitivement « troublée ».

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M. BENEVENT souffrant, n'a pas pu assurer la conférence plénière d’ouverture. Il a été remplacé par Solange PETIOT, psychanalyste, elle aussi membre de l’AGSAS.
voir la vidéo de la conférence de Mme Petiot

L’AGSAS (Association des Groupes de Soutien au Soutien) fondée par Jacques Lévine et présidée actuellement par Jeanne Moll, constitue un espace de rencontre, de dialogue, et de travail en commun, à égalité, dans le respect des statuts de chacun, entre des analystes soucieux du devenir des enfants, et des enseignants, éducateurs, pédagogues, inquiets devant l’évolution du climat scolaire actuel, conscients des souffrances causées par la violence et par l’échec scolaires. L’AGSAS est ouverte à toute personne qui, à titre personnel ou professionnel, se sent concernée par les problèmes de l’enfance et de l’adolescence, qu’il s’agisse de scolarité ou d’éducation de manière plus générale L’AGSAS propose quatre types d’activités :

• Des groupes , dits de « Soutien au soutien », qui réunissent des praticiens de l’éducation et un psychanalyste (ou un psychologue, un enseignant formé à la méthode) pour un travail en commun à partir d’étude de cas : aide au praticien, élucidation du cas, compréhension de l’enfant.
• Une formation à l’animation d’ateliers de philosophie pour enfants.
• Une revue, "Je est un autre", dont 19 numéros sont déjà parus.
• Un colloque annuel, lors d’un week-end au mois d’octobre.

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