Manifestation organisée tous les 2 ans
par l'Association des Psychologues de l'Éducation Nationale de la Vienne (ADPEN-86)
en partenariat avec l'Université de Poitiers

Bernard GOLSE - 2012

Du désir de savoir aux DYS :
Les diverses manières de mettre à mal la bien-traitance scolaire


Bernard GOLSE
Pédiatre Pédopsychiatre et Psychanalyste
Chef de service de Pédopsychiatrie de l’Hôpital Necker
Professeur de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
Université René Descartes Paris V


(voir la vidéo en bas de page)
Trois expertises collectives de l’INSERM ont successivement provoqué un tollé : celle sur le dépistage des troubles psychiques des enfant et des adolescents en 2002, celle sur le trouble des conduites en 2005, et celle enfin sur les troubles des apprentissages en 2006.
La deuxième, celle sur le trouble des conduites, se proposait, ni plus ni moins, de repérer dès la crèche les futurs délinquants, et l’on sait qu’elle a donné lieu à la naissance du très dynamique collectif dit « Pas de zéro de conduite ».
On voit ainsi se dessiner un mouvement progressif : après la proclamation de la victoire définitive d’une pédopsychiatrie biologique et génétique (2002), après une médicalisation des troubles du comportement (2005), l’INSERM promeut enfin, avec le rapport de 2006, une neurologisation des troubles des apprentissages qui abolit toute référence à la psychopathologie puisque les différents « Dys » sont désormais conçues comme de nature purement endogène, sans qu’il ne subsiste plus aucune place pour la réflexion éducative ou pédagogique.
Les différents risques (épistémologique, clinique, éthique, pédagogique et politique) d’une telle optique, seront évoqués dans cette présentation.
Chaque fois que l’on néglige l’importance du désir de savoir dans l’approche des troubles des apprentissages, il y a maltraitance des enseignants comme des élèves, ce qui ne va pas sans poser de graves problèmes éthiques.
Autrement dit, l’affirmation pseudo-scientifique de la nature endogène et principalement neurologique des « Dys » vaut comme un affront narcissique professionnel des enseignants, et comme une disqualification du lien élève/enseignant ainsi que du rapport que l’élève entretient à l’égard du savoir.



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