Paradoxale norme scolaire
Irène PEREIRA
Professeur de philosophie - ESPE de Créteil
L'école institue en premier lieu la norme de la réussite scolaire. La réussite scolaire, du fait de l'emprise des diplômes, est devenue une norme qui donne une centralité sociale à l'école qui n'a jamais eu d'équivalent auparavant dans l'histoire occidentale. Cette norme est telle que l'échec scolaire semble de plus en plus considéré comme une pathologie qui doit être soignée. Néanmoins, nous souhaitons montrer comment la forme scolaire joue un rôle paradoxal au regard de cette norme de la réussite scolaire et de la lutte contre l'échec scolaire.
Les pédagogies alternatives n'ont eu de cesse de combattre la forme scolaire et ses contraintes. L'homogénéité des niveaux, des rythmes scolaires, des programmes sont vus par ces courants comme un obstacle à la réussite des élèves considérés comme tous différents dans leur personnalité. Cela a conduit ces courants pédagogiques à développer des éducations en dehors de la forme scolaire dominante.
Les travaux sur le rapport au savoir des élèves des milieux populaires, menés par l'équipe ESCOL, ont mis en lumière que les familles et les élèves des milieux populaires restaient rivés à une forme archaïque de la norme scolaire, celle d'une école, aux pratiques pédagogiques traditionnelles, centré sur la restitution plus que sur la compréhension. Néanmoins, les contraintes de la forme scolaire, telle que la notation, conduisent les enseignants à entretenir auprès des élèves en difficulté un type de rapport au savoir qui favorise des malentendus socio-cognitifs sur les finalités qui sont attendues par l'école. Ce paradoxe apparaît lorsque les enseignants qualifient les élèves de trop scolaires.
En définitif, il s'agit de se demander dans quelle mesure l'école qui se donne pour objectif officiel la norme d'une réussite scolaire de tous ne fabrique pas de l'échec scolaire par les normes que produit la forme scolaire.
Les pédagogies alternatives n'ont eu de cesse de combattre la forme scolaire et ses contraintes. L'homogénéité des niveaux, des rythmes scolaires, des programmes sont vus par ces courants comme un obstacle à la réussite des élèves considérés comme tous différents dans leur personnalité. Cela a conduit ces courants pédagogiques à développer des éducations en dehors de la forme scolaire dominante.
Les travaux sur le rapport au savoir des élèves des milieux populaires, menés par l'équipe ESCOL, ont mis en lumière que les familles et les élèves des milieux populaires restaient rivés à une forme archaïque de la norme scolaire, celle d'une école, aux pratiques pédagogiques traditionnelles, centré sur la restitution plus que sur la compréhension. Néanmoins, les contraintes de la forme scolaire, telle que la notation, conduisent les enseignants à entretenir auprès des élèves en difficulté un type de rapport au savoir qui favorise des malentendus socio-cognitifs sur les finalités qui sont attendues par l'école. Ce paradoxe apparaît lorsque les enseignants qualifient les élèves de trop scolaires.
En définitif, il s'agit de se demander dans quelle mesure l'école qui se donne pour objectif officiel la norme d'une réussite scolaire de tous ne fabrique pas de l'échec scolaire par les normes que produit la forme scolaire.
Irène Pereira |
Publications dans le domaine de l'éducation et de la formation :
- 2015 : "L'enseignement de la philosophie au prisme des sciences de l'éducation", Diotime, CRDP Montpellier, n°66, octobre.
- 2015 : "Le rapport à la philosophie d'élèves en classe terminale", Diotime, CRDP Montpellier, n°64, avril.
- 2015 : "La formation dans un nouveau syndicat de lutte se réclamant de l'héritage du syndicalisme révolutionnaire", in Guy Brucy, Françoise Laot et Emmanuel de Lescure (dir.), Former les militants, former les travailleurs, Paris, L'harmattan,127-141.
- 2015 : "Un si puissant désir de réussir ses études...", in Les cahiers pédagogiques.
- 2015 : "Didactisation de la dissertation en philosophie: pour une explicitation des normes implicites", Diotime - Revue internationale de didactique de la philosophie, CRDP Montpellier, n°63, janvier 2015.
- 2014 : "Favoriser l'agir moral", in Les cahiers pédagogiques, n°513. (Supplément en ligne http://www.cahiers-pedagogiques.com/Favoriser-l-agir-moral). [Repris dans la revue Diotime]
- 2014 : Avec Nada Chaar, "La souffrance au travail des enseignants stagiaires", in Dir Jean Ferrette, Souffrances hiérarchiques au travail : l'exemple de la fonction publique, L'harmattan: 131-146.
- 2014 : "La philosophie dans le secondaire et les théories économiques", Diotime - Revue internationale de didactique de la philosophie, CRDP Montpellier,n°59, janvier 2014.
- 2013 : « Philosopher à partir d'une situation problème : une expérimentation en classe terminale », Diotime – Revue internationale de didactique en philosophie, n°57. Disponible sur : http://www.educ-revues.fr/diotime/ListeSommaires.aspx?som=tous&page=4
- 2013 : Pereira Irène, « Analyse de différentes méthodes de problématisation dans la dissertation de philosophie », Diotime – Revue internationale de didactique de la philosophie, CRDP de Montpellier, n°56. Disponible sur : http://www.educ-revues.fr/diotime/ListeSommaires.aspx?som=tous&page=4
- 2012 : Pereira Irène, « De l'enseignement de la philosophie », Diotime – Revue internationale de didactique de la philosophie, CRDP de Montpellier, n°55. Disponible sur : http://www.educ-revues.fr/diotime/ListeSommaires.aspx?som=tous&page=5
- 2012 : "Grammaire didactique de la philosophie", Diotime – Revue internationale de didactique de la philosophie, CRDP Montpellier, n°54 (septembre-octobre)
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